lundi 26 décembre 2011

La Ginjinha

La Ginjinha ou simplement Ginja, est une liqueur faite en infusant des baies ginja, (des griottes) dans de l'eau de vie et en ajoutant du sucre avec d'autres ingrédients. La Ginjinha est servi avec ou sans cerises à préciser quand vous en commandez , elle est servie dans de minuscules petits bars dans le centre de Lisbonne, de quelques mètres carrés seulement, où l'on ne sert que cette boisson . Il s'agit de la liqueur préférée de nombreux Portugais et d'une boisson typique de Lisbonne, Alcobaça et Obidos. D'autres régions produisent la ginja avec une appellation d'origine contrôlée , par exemple la Ginja Serra da Estrela.

Le "Ginjinha" de la Praça de São Domingos à Lisbonne (en photo) a été le premier établissement de cette ville à commercialiser la boisson et lui a donner son nom . Un frère galicien de l'Eglise de Santo Antonio, Francisco Espinheira, a fait l'expérience de laisser les baies de ginja dans de l'eau de vie (du brandy portugais), a ajouté le sucre, l'eau et la cannelle. Le succès fut immédiat et Ginginha est devenu la boisson typique de Lisbonne. Dans les années 2000, l'entreprise était entre les mains de la cinquième génération. Actuellement, "le Ginjinha" est un exportateur sur le marché des États-Unis. La production de Ginjinha atteint plus de 150 mille litres par an . Dans de nombreux endroits du Portugal, en particulier dans les régions de Lisbonne et de l'Ouest, il y a plusieurs producteurs de cette liqueur traditionnelle. À Obidos, la Ginjinha est communément servi dans une tasse de chocolat comestible de petite taille.

mercredi 21 décembre 2011

Santa Casa da Misericórdia

A plusieurs reprises, j'ai fait référence à Santa Casa da Misericórdia (SCM) qui est un partenaire incontournable au Portugal et spécifiquement à Lisbonne. A titre d'exemple, les agents du Réseau Social (cf. Le Réseau Social à Lisbonne) ont leur bureau de proximité dans les locaux de la SCM au sein des quartiers car la SCM de Lisbonne compte dans son patrimoine un nombre considérable d'édifices.

Il me semble donc important de vous en dire un peu plus sur cette institution.

Le 15 août 1498 à Lisbonne - l'année où les navigateurs portugais ont atteint l'Inde, après presque un siècle de navigation - fut crée la première Santa Casa à la suite d'une intervention de la Reine Leonor, avec le plein appui du roi Manuel I.

Dans les grandes villes comme Lisbonne, l'expansion de l'activité maritime du port commercial a favorisé l'afflux de personnes à la recherche de travail ou d'enrichissement. Les conditions de vie précaires ont provoqués des épidémies et une présence importante de malheureux, de mendiants... Les naufrages et les batailles étaient également à l'origine d'un grand nombre de veuves et d'orphelins et la situation des prisonniers dans les cachots du royaume était inhumaine.

D. Leonor, reine veuve de D. João II, a créé la Confrérie de l'invocation à Notre-Dame de la Miséricorde, dans la cathédrale de Lisbonne (Chapelle de Notre Dame de la Miséricorde) siège des interventions caritaves de la nouvelle fraternité guidée par les principes énoncés dans l'engagement de la Miséricorde.

L'institution a évolué avec l'histoire du pays.

De nos jours, ses missions sont l’action sociale, la santé, l’éducation et la culture.
La SMCL est organisée en 5 départements très explicites :
le département de l’action sociale et de la santé; le département de la qualité et de l’innovation; le département de l’entreprenariat et l’économie sociale; le département de la gestion immobilière et du patrimoine et le département des jeux.

Au Portugal, c’est précisément cette institution et non l’Etat qui gère les loteries (Loto national, jeux de grattage…). Cependant, la loi exige que les bénéfices engendrés soient en intégralité versés pour la poursuite des objectifs de la politique sociale de la SCM ou a des entités privées à but non lucratif qui sont financées par l'État et impliquées dans des projets de santé, de protection sociale, de culture et de sport.

Pour en savoir davantage : SCML

mardi 20 décembre 2011

Fêtes de fin d'année

En vacances la semaine prochaine, j'en profite pour vous souhaitez à tous en portugais :

"um Feliz Natal e um bom ano novo*"


Ci-contre le repas de Noël au Département de Développement Social
Au menu des plats typiques préparés par les personnes du service.

Un moment de délice et de convialité.


*Joyeux Noël et Bonne nouvelle Année.

samedi 17 décembre 2011

Les fameux Pastéis de Nata

Un seul endroit pour manger les véritables Pastéis de Nata, c'est à la fabrique Belém dans le quartier du même nom.

Ce petit gâteau y est confectionné depuis 1837.
Un pastel de nata est une pâtisserie typique de la cuisine portugaise.
Il s'agit d'une sorte de petit flan rond dégusté tiède et servi avec de la cannelle et du sucre glace.

A goûter absolument lors de votre séjour à Lisbonne.

vendredi 16 décembre 2011

A la découverte des projets dans les quartiers


Durant deux jours avec l'équipe du réseau social, j'ai découvert quelques uns des quartiers de Lisbonne et de certains projets qui y sont développés.

Vendredi matin, j'ai participé à la présentation collective par les associations des projets (sociaux, sanitaires, économiques, culturels...) qu'elles souhaitent mettre en place via le Plan de Développement Communautaire* de la Mouraria conjointement au projet GABIP de réhabilitation du quartier Mouraria (situé dans la partie historique de la ville, prochain article). En janvier, la Mairie de Lisbonne annoncera ceux qui ont été retenus et seront par la même financés.

Dans l'après-midi, je suis allée à la rencontre du groupe de travail communautaire des quartiers Galinheiras et Ameixoeira, constitué des entités intervenant dans ce secteur. Les sujets abordés ont été en autre, les transports pour les séniors, l'insécurité et la salubrité.

Enfin, j'ai pu assisté au Centre social da Musgueira à un casting afin de sélectionner des mannequins du quartier Alta de Lisboa pour une future campagne publicitaire . Cette initiative a mobilisé les télévisions du pays et a été parrainné par une jeune Top Model (affiche) Ana Sofia issue elle même d'un quartier populaire.

Ce casting était la dernière phase du projet "O meu bairro é minha cara" (Mon quartier c'est mon visage) lancé en 2009 dans le cadre du Programme Local d'Habitation (financement via BIP/ZIP), qui avait pour finalités la lutte contre le vandalisme, la dégration des espaces publiques et l'appropriation du quartier par ses résidants.
Ainsi en 2010, les habitants acteurs des changements et ont par exemple eux-mêmes fait une opération de nettoyage de grande envergure (anti-graffitis, peinture des pieds d'immeubles, plantations d'arbustes...) soutenue par le bailleur Gebalis E.E.M, AVAAL (association sur l'environnement) et la Mairie.

*communautaire: utilisé dans le sens de la communauté constituée de l'ensemble des habitants, des associations, commerçants...

mardi 13 décembre 2011

Le Réseau Social à Lisbonne

Lundi dernier, rencontre avec toute l'équipe du Réseau social "Rede social": une intervention proche de celle de la Politique de la ville avec cependant des différences importantes.

C'est un programme national crée en 1997 (résolution en Conseil des Ministres) dans un contexte d'affirmation de nouvelles politiques sociales actives basées sur la responsabilité et la mobilisation de l'ensemble de la société et de chaque individu pour l'éradication de la pauvreté et pour la lutte contre l'exclusion sociale au Portugal.
L'implantation de ce réseau est effective partout dans le pays.
A Lisbonne, sa mise en place est en cours et concerne toute la capitale.
Ce réseau basé sur la libre adhésion permet l'articulation des efforts de municipalités et d'entités publiques ou privés à but non lucratif.
Au sein du réseau, il n'y a pas de hiérarchie entre les partenaires.
Le réseau à Lisbonne est constitué d'une commission tri-partite (Sécurité Sociale, Santa Casa da Miséricordia et la Mairie de Lisbonne) qui décide des objectifs du Conseil Local d'Action Sociale pour Lisbonne au regard des orientations décidées au niveau national.
Le réseau social se matérialise par la création du Conseil Local d'Action Sociale et des Commissions locales de "Freguesias" ("mairies d'arrondissements").
Au niveau local, des Noyaux Exécutifs sont mis en place au nombre de 4 car la ville est divisée en 4 zones (Nord, Sud, Centre occidentale et Orientale).
Ce sont ces noyaux qui coordonnent et développent les actions du CLAS, développent des partenariats avec les présidents de "freguesias", les associations, les habitants, les représentants locaux de la Sécurité Sociale (Etat) et la Santa Casa da Miséricordia (Institution caritative)...
Ces noyaux sont constitués d'agents (Département du Développement social) de la ville de Lisbonne qui élaborent des programmes d'actions, de projets basés sur un Diagnostic Social et sur un Plan de Développement social issus des Commissions Sociales de "Freguesias" ou Inter-"Freguesias", de réunions thématiques, de groupes de travail locaux.
Ils sont en relation avec les autres services de la Mairie et sont ainsi associés aux projets de réhabilitation de certains secteurs, d'implantation d'équipements etc...
Ils sont l'équivalent des Equipes de Développement Local.
Les deux grandes différences avec la Politique de la ville sont que ce programme ne cible pas que des territoires prioritaires mais toute la ville et qu'il ne bénéficie pas de financements spécifiques. Il utilise uniquement les financements de droit commun de chaque partenaire.

J'ai commencé à visiter les 4 zones avec les agents de chaque noyau exécutif .
Elles sont très hétérogènes, les populations très diverses à l'intérieur de chaque zone. Ce qui est assez déstabilisant, c'est que les grands ensembles ne sont pas forcément de l'habitat social, certains sont même des quartiers riches et courtisés.
A l'inverse, des petits ensembles (immeubles 2/3 étages) avec un aspect récent isolés ou au cœur de la ville sont les plus problématiques.
Je vous en dirai davantage (caractéristiques, problématiques majeures, projets) sur chaque zone dans les prochains articles.

samedi 10 décembre 2011

Le Fado

Afin de partager avec vous mon séjour, chaque fin de semaine, je vous ferai découvrir un peu de Lisbonne, de son histoire et de sa culture.

Le Fado est le monde! Le Fado est le patrimoine immatériel de l'humanité!

Le Fado est maintenant reconnu au patrimoine mondial. A 12h15 (Lisbonne) 20h15 à Bali, en Indonésie, des experts de l'UNESCO ont adopté le 27 Novembre, la demande portugaise, après une longue séance de 11 heures, durant laquelle un nombre considérable de demandes provenant d'autres pays ont également été analysés.
L'organe international d'experts de l'Organisation des Nations Unies, consacré aux questions de la culture,de l'éducation et des sciences a décidé d'intégrer la chanson de Lisbonne dans la liste des trésors culturels du monde entier.

Déclaration du maire de Lisbonne, Antonio Costa, faisant suite à la décision de l'UNESCO:

"C'est un moment de joie et de grand honneur pour le peuple de Lisbonne, partagé, j'en suis sûr, par tous les Portugais. Je tiens à saluer spécifiquement tous ceux qui ont dédié leur vie au Fado (chanteurs, poètes, musiciens et compositeurs) et permis à l'UNESCO de reconnaître le Fado comme un élément important de notre identité et comme une grande contribution à la culture mondiale. Et surtout, la communauté fadiste qui l'a encouragé, soutenu et participé à tout ce processus. Cette décision nous apporte une grande responsabilité. La responsabilité de préserver et de promouvoir le Fado comme une marque de la diversité du patrimoine de l'humanité.
Le Fado né à Lisbonne, est devenu une partie de l'identité culturelle du Portugal et appartient maintenant à tous les peuples et tous les êtres humains.

Comme l'a déclaré Fernando Pessoa, la grande marque de la culture portugaise est l'universalisme. Plus le
Fado sera universel, plus il fera partie de notre identité.
Avec cette reconnaissance, le Fado est l'une des voix dans le monde du XXIème siècle".

Pour en savoir plus sur le Fado:
http://fr.wikipedia.org/wiki/Fado

mercredi 7 décembre 2011

Partenariat entre la Mairie et l'Université Nouvelle de Lisbonne.

Hier mardi 6 décembre,
j'ai participé à une réunion à l'Institut universitaire ISCTE (www.iscte-iul.pt) avec l'AUDAX (centre d'appui à l'entreprenariat et aux entreprises familiales).
Objectif de cette séance de travail très opérationnelle : faire émerger une dynamique d'entreprenariat social à Lisbonne.
Un service nouveau vient juste d'être créer au sein du département de développement social afin de développer des projets dans le champ de l'économie et l'entreprenariat social.
Il ressort de la séance, la mise en place prochaine d'une incubatrice sociale avec un appel à projet à destination d'entrepreneurs.
Les entreprises choisies seront ensuite implantées dans les locaux et les kiosques (abandonnés et souvent dégradés) de la ville et en priorité dans les quartiers centraux afin de les redynamiser.

Comme souvent au Portugal, le travail se fait dans un cadre convivial avec un goûter très copieux (offert par un entrepreneur).

lundi 5 décembre 2011

Arrivée à Lisbonne


Lundi 5 décembre,
accueil très chaleureux à la Mairie de Lisbonne par Mme Susana Ramos Directrice du Département du Développement Social et l'ensemble de son équipe.
Les premiers échanges furent denses: présentation réciproque puis explicitation de l'organisation et des missions des départements.
Depuis mai dernier, la ville de Lisbonne a restructuré l'ensemble de ses services municipaux et prochainement de ses "freguesias" ("paroisses" division territoriale bien plus petite que nos arrondissements).
Les modes d'intervention sont en cours d'élaboration dans toutes des divisions de ce Département.
C'est très intéressant d'observer cette phase de mise en place. Prochainement, je vous ferai part de leur organigramme assez illustrant.

lundi 28 novembre 2011

Mission à Lisbonne

Depuis plusieurs années, je suis Chef de projet au sein de la Délégation à la Politique de la Ville et à l’Intégration (DPVI).

Ma mission dans le cadre du programme européen de coopération administrative Leonardo est de partager nos connaissances quant aux modes d'interventions dans les quartiers les plus défavorisés.
Quel traitement de l’habitat ancien dégradé ? Quelle intervention sociale ? Quelles méthodologies participatives de développement local ? Quelle stratégie de cohésion sociale ? Quelles initiatives et projets d’élaboration concertée d’indicateurs de bien-être ? sont autant de sujets à explorer.

Je ne manquerai pas de faire part aux services Lisboètes, des interventions de la ville de Paris de droit commun et de notre expérience et compétences telles que l’utilisation du mode projet propre à la Politique de la ville, la mise en place de projets innovants (coordination enfance/jeunesse été, création de ludothèque, de régies de quartier, Accorderies...) et de dispositifs transversaux (Gestion Urbaine de Proximité, Réussite Educative…).